Cliché Vs Réalité ?
Le métier de médecin se transmet-il de père en fils ? Les médecins ont-ils réellement une vie sociale ? Sont-ils vraiment toujours en retard ? On décortique pour toi sept clichés sur le métier.
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Cliché #1 : Les médecins sont mégalos
As-tu déjà entendu parler du “syndrome de Dieu” ? C’est une expression métaphorique pour évoquer l’égo surdimensionné de certains médecins.
LA VÉRITÉ. Vrai et faux.
Ils disposent d’un savoir incontestable. Ils ont le pouvoir de guérir nos maux.
Et puis, après 9 années d’études réussies, peut-on vraiment leur en vouloir d’être fier de trôner sur le fauteuil en cuir de leur cabinet ?
Cliché #2 : Les médecins sont toujours en retard
Paris Match, Closer, Marie Claire : la salle d’attente est souvent le moment où on peut potentiellement tous se mettre à lire des magazines improbables. L’ennui est parfois tel avant ton rendez-vous, que tu peux offrir de l’intérêt à une recette de velouté de potimarron ou un article sur le divorce de Brad et Angelina.
La faute à… ton médecin, qui a (encore) 15 min de retard. Alors, mythe ou réalité ?
LA VÉRITÉ. Faux.
T'es-tu déjà posé la question : et si ton médecin subissait les retards de madame X ou monsieur Y qui ont décalé tous les rendez-vous de sa journée ?
Bon, admettons, certains manquent peut être de ponctualité. Quoi qu’il en soit, le nez pris, la gorge en feu, tu n'es plus à 5 minutes près avant de rejoindre ton lit.
Cliché #3 : Les médecins sont tous fils de médecins
Une grande soeur qui t'a forcé à regarder les 15 saisons de Grey’s Anatomy dès tes 7 ans ? Un oncle qui t'a vanté le mérite de ses “belles années médecine” toute ton enfance ? De quoi te mettre l’eau à la bouche et t'inciter à prendre la même voie.
LA VÉRITÉ. Faux.
Il est vrai que le contexte familial influe sur ton orientation professionnelle. Mais comme dans tous les métiers, non ? Un père boulanger, une mère avocate : le regard admiratif de l’enfant est parfois captivé par l’expérience de ses pairs, c’est évident.
On note quand même que de plus en plus d’étudiants issus de familles plus modestes (et pas nécessairement médecins de père en fils) se lancent dans des études de médecine.
Cliché #4 : Les médecins parlent chinois
Tu prends l’apéro un samedi après-midi avec un trio d’amis médecins qui commencent à parler “médecine”. Atriomégalie, biligenèse, myoclonie phrénoglottique : en l’espace de quelques minutes, as-tu l’impression de suivre une série Netflix en Version Originale Non Sous-Titrée ?
Le langage spécifique utilisé par les médecins peut parfois donner l’impression à leur entourage d’être crypté. Les étudiants en médecine, qui sont plongés dans leurs bouquins 24h/24h, mangent médecine, boivent médecine… et discutent médecine à longueur de journée.
Résultat : il est facile d’adopter des tics de langage, et difficile de les perdre. Cet argot peut se manifester par des termes techniques mais aussi des raccourcis, des sigles tel que GRAP pour “grossesse à risque d’accouchement prématuré” ou tout simplement “chir” pour “chirurgien”. Une façon de gagner du temps ? Ou de rendre leur discours illisible pour le “monde extérieur” ? On ne le saura jamais.
LA VÉRITÉ. Vrai mais...
Sois honnête. Nous adoptons tous un certain jargon professionnel, même inconsciemment. “Brainstormer”, “disruptif”, “ASAP”, “tu veux un caf’ ?” : Est-ce que le “langage médical” est pire que celui qui hante nos couloirs de bureau chaque jour ? Personne n’est épargné par les tics de langage lancés d’un bout à l’autre de l’open space qui peuvent crisper de bon matin.
Cliché #5 : Les médecins sont toujours fatigués
Bon, admettons-le, en arrivant dans le cabinet de notre médecin de famille, il nous ai déjà arrivé de nous demander lequel de nous deux avait le plus besoin d’un arrêt maladie.
LA VÉRITÉ. Vrai.
Les cernes en bas de joues et le teint grisâtre n’est pas uniquement l’apanage des médecins mais il est vrai que les médecins ne sont pas toujours aidés. Entre leurs dizaines de rendez-vous chaque jour, leurs patients qui offrent leur état grippal sur un plateau d’argent, et un manque de vitamine C à force de ne plus voir la lumière du jour… Il est vrai que les médecins rencontrent des facteurs à risque face à la fatigue.
Hop, un litre de café en intraveineuse, et c’est reparti…
Cliché #6 : Les médecins n’ont pas de vie sociale
Devenir médecin généraliste requiert 9 années d’études (parfois plus si tu devais redoubler une année). 9 années passées à étudier, à refuser des soirées, à passer des soirées de Noël à manger une tartine de foie gras devant ses cours ou à aller au cinéma une fois dans l’année. Forcément, cela isole du monde extérieur. Mais cela peut aussi te rapprocher de tes camarades, qui vivent la même aventure que toi.
LA VÉRITÉ. Faux.
D’abord, les étudiants en médecine sont connus pour leurs soirées intenses dans lesquelles ils “laissent retomber la pression” (disons-le avec politesse et modération). Une fois leurs laborieuses études terminées et le Saint Graal (ou diplôme) obtenu, ils auront toute la vie devant eux pour profiter d’un salaire avantageux. Leur niveau de vie peut leur permettre d'agrémenter leur vie sociale d’une maison de vacances ou Pyla et pourquoi pas de deux semaines à Bali entre amis.
Mais... La réalité du métier et leurs emplois du temps de Premier Ministre les empêchent parfois de profiter pleinement des avantages qu’offrent la profession.
Cliché #7 : Les médecins sont hypocondriaques
Rappel technique : l’hypocondrie se dit d’une personne qui pense être malade alors qu’elle ne l’est pas. À force d’entendre parler toute la journée de cancer du pancréas, de MST en passant par les virus, les étudiants en médecine ont tendance à devenir parfois paranoïaques.
On parle même de “syndrome de l’étudiant en médecine”. Dans le cadre de leurs études, ils sont confrontés 7 jours sur 7 aux pires cas de figure qui les poussent souvent à envisager qu’ils contractent les maladies qu’ils étudient. Et hop, en quelques clics sur Google : une baisse d’énergie se transforme en premiers symptômes d’une sclérose en plaques, une douleur à l’abdomen devient les premiers signes d’un cancer du foie.
LA VÉRITÉ. Faux.
D’abord, il est vrai que beaucoup d’étudiants en médecine sont tétanisés face à la maladie et sont tentés par “l’auto-diagnostic”. Cependant, une fois devenu médecin, il semblerait que ce symptôme s’atténue.
En effet, les médecins consultent peu leurs confrères. D’abord, par manque de temps, tout simplement. Mais aussi car, à force de se confronter quotidiennement à la maladie et aux souffrances, les médecins s’endurcissent. Moins par manque d'empathie que par instinct de protection, ils ont tendance à minimiser les problèmes de santé… y compris les leurs.
Conclusion
Connotés négativement, ses stéréotypes sont au final signe de confraternité entre confrères.
Les médecins savent faire preuve, entre-eux, d’autodérision et de prise de recul… ce qui ne manque pas de renforcer leur appartenance au corps médical, alors même qu’ils ont été mis en compétition permanente pendant leurs études.
Alors, envie de rejoindre la confrérie ?
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