20% : c’est la part de seniors aujourd’hui en France. Un chiffre qui devrait passer à 29% à l’horizon 2070. Voilà qui ne va rien arranger à l’éternelle guerre intergénérationnelle qui oppose aujourd’hui les juniors aux seniors. Bon, il faut l’avouer : les seniors ne sont pas toujours faciles à vivre au travail 😇 Voici les 10 choses insupportables chez les seniors en entreprise.
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#10 Le senior qui s’ignore
« Dans ma tête, j’ai encore 35 ans », répète-t-il. Et pourtant, la soixantaine approche à grands pas ! Il faut bien lui accorder que la définition n’est pas claire : c’est quoi, un senior ? Alors que les politiques définissent le début de la fin de la vie professionnelle à 55 ans, dans la réalité de l’entreprise, c’est plutôt 50 ans.
CQFD : le senior sait se reconnaître comme tel lorsqu’il veut bénéficier d’une réduction pour l’abonnement aux transports. Bizarre, tu as dit bizarre ?
#9 Les expressions désuètes
Les formules de langages rétro ont leur représentant officiel en entreprise : les seniors ! Et pour honorer leur rôle, ils ne se ménagent pas. À coups de « Mouais, il ne casse pas trois pattes à un canard, ce compte-rendu », ou autres « Tu l’auras ta promotion Maurice, tout vient à point à qui sait attendre », leur gouaille naturelle ponctue les discussions autour de la machine à café.
CQFD : Grâce aux seniors, les expressions insupportables en entreprise ont des airs de films en noir et blanc.
#8 Une utilisation d’internet bien à lui
Les pérégrinations du senior à travers la « toile » sont bien différents de celles du millennial. Déjà expert du commentaire gênant sur tes photos Facebook (toi-même, tu sais), il a récemment investi LinkedIn pour… y raconter sa vie ! Si si, et le pire, c’est qu’il fait parfois le buzz avec ses interventions bien loin des codes professionnels.
CQFD : le senior n’est pas has been, il a juste une approche hyper-disruptive des outils numériques.
#7 “Je t’aime, moi non plus”
Le senior a une vision de la hiérarchie bien à lui. Pour lui, on ne naît pas manager… on le devient, grâce à l’expérience ! Une idée que ses jeunes collaborateurs ne partagent pas toujours. Alors d’accord, sa lucidité et son recul sur la réalité quotidienne sont des atouts non négligeables. Mais point trop n’en faut : sinon, l’employé risque de se sentir… écrabouillé. Le match « dinosaure indéboulonnable » VS « millennial volatil » est lancé. Un partout, balle au centre. Allez, serrez-vous la main.
CQFD : les 55-64 ans restent en moyenne 10 ans dans une même entreprise, contre 2,8 ans pour les 25-34 ans. En effet, le senior n’a pas peur de s’impliquer : on n’a rien sans rien !
#6 Des compétences (très) différentes
Le monde de l’entreprise a bien changé depuis que le senior y est entré (l’époque où Michael Jackson aurait pu devenir président et où Dallas dictait les tendances). Forcément, les compétences ont évolué. Alors certes, le senior parle un anglais approximatif (malgré Michael Jackson et Dallas), il n’est pas expert en tableaux croisés-dynamiques et il a ses petites manies d’organisation pour faire les choses bien … mais est-ce vraiment insupportable ?
CQFD : Le mentoring se pratique de plus en plus en entreprise et les baby-boomers sont tous des formateurs potentiels. Alors un conseil : de la différence tu t’affranchiras, ton maître Yoda tu trouveras !
#5 Le besoin de confort
C’est bien connu, le mal de dos sévit surtout lorsqu’on vieillit. Forcément, le senior en pâtit. Alors il a ses petites habitudes de confort : un bureau bien à lui (ben oui, quand même), une chaise ergonomique ultra-flex (moelleuse mais pas trop), un petit ventilateur (on ne sait jamais), des avantages sociaux … Et comme chacun le sait, le corps et l’esprit sont intimement liés ! Alors pour ne pas braquer le senior, mieux vaut le chouchouter – dans la limite du raisonnable, bien sûr !
CQFD : seulement 37% des seniors estiment que leurs supérieurs s’intéressent suffisamment à leur bien-être, contre 51% pour les moins de 35 ans. Et oui, on devient exigeant en avançant dans l’âge ! On parie que tu y passeras, toi aussi ?
#4 Le décalage horaire
Entre un digital native et un senior, il n’y a pas qu’un fossé générationnel. Non non, il y a aussi un gap spacio-temporel. Un jetlag bien prononcé : l’un est à Los Angeles, l’autre est à Vaulx-en-Velin. Alors que le millennial ne jure que par l’immédiateté, le perennial prend son temps. Pas facile d’adapter les méthodes de management avec l’accélération du rythme du travail ces derniers temps.
CQFD : avoir une fusée sous les pieds, c’est bien, mais ça empêche parfois d’analyser le paysage !
#3 Une vision vintage de l’entreprise et de la société
« Vous savez, j’ai toujours fait comme ça, moi ». Ok, boomer. C’est une évidence : le dialogue n’est pas toujours fluide entre les générations. Et pour cause, le senior n’a pas grandi dans la même société. Forcément, ça crée des clivages ! Un tantinet frileux face au changement ? Un peu paternaliste sur les bords ? Une chose est sûre : le senior souffre de clichés tenaces !
CQFD : cinégénique, le sempiternel choc des générations ? On dirait bien ! Il est même la fondation de la saison 2 de The Politician, avec un duel au sommet : le jeune ambitieux Payton Hobart VS l’indéboulonnable sénatrice Dede Standish.
#2 La fin de “l’envie d’avoir envie”
La motivation s’érode-t-elle toujours avec le temps ? Tu as deux heures pour disserter sur ce sujet hautement philosophique. Certes, les seniors ont acquis leurs petites habitudes au fil des années… Et le moment n’est pas forcément à la révolution. Mais en sont-ils directement responsables ? Pas si sûr. Dans une ambiance jeuniste qui fait la part belle aux millennials (parfois tout aussi insupportable en entreprise !), le senior a tendance à se sentir mis de côté. On le place sur un poste peu stratégique, « en attendant », tu comprends. Comment se sentir valorisé dans ce contexte ?
CQFD : selon la loi, la mise au placard est reconnue comme est une forme de harcèlement moral. Et franchement, qu’on ait 22 ou 62 ans, on le comprend.
#1 L’appel de la retraite
Pas de calendrier ! Pas de réveil ! Pas de réunions ! Pas d’objectifs commerciaux ! Le futur retraité a un potentiel « agacement » assez élevé : il va te parler de ses projets de voyages longue-durée, de ses rêves de changement de vie, des passions qu’il aura le temps développer… Et toi, tu n’auras plus qu’à penser aux 40 loooongues années qu’il te reste avant la retraite, si tant est que retraite il y ait, en 2060. Gloups : il est un peu aigre, ce lointain parfum de liberté !
CQFD : 62,8 ans, c’est l’âge moyen pour partir à la retraite en France en 2019. Ça tombe bien : la 3e mi-temps est souvent la meilleure (et avec le pot de départ macarons et cotillons à la cafétéria, elle va bien commencer).
Au-delà des chamailleries, l’enjeu est de tirer parti des atouts de chacun. C’est vrai : que vaudrait une entreprise 100% jeunes ? Et 100% seniors ? En entreprise comme dans la vie, l’union fait la force.
Et ne l’oublions pas : nous serons toujours le senior de quelqu’un. Alors doucement, sur les critiques.
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